L'oeil et la plume

[un instant]
Photo prise le 13 avril 1998 à 16:20 à Uccle

Samedi 25 avril 1998.
Ce jour-là sur le Mékong

J'ai eu au collège la chance de suivre le cours d'un vieux professeur de philosophie qui était au moins aussi frêle qu'un oiseau et aussi très grand. L'homme était un prêtre polyglotte qui avait officié en Amérique du Sud à l'époque où la messe passa du latin à la langue vernaculaire. Docteur en philosophie thomiste, il nous enseigna la logique aristotélicienne et nous distribuait des feuilles polycopiées tapées à la machine où on apprenait qu'il y avait l'arbre, mais surtout l'idée de l'arbre, et l'idée des arbres.

Épris de botanique et d'ornithologie, le vieux prêtre tirait de la nature d'abondants exemples. Mais c'est à cet arbre, au loin, derrière le terrain de football du collège, qu'on apercevait à partir de notre quatrième étage, qu'il référait le plus souvent. Était-ce un peuplier ou un hêtre, je ne me souviens plus. C'était même sans doute autre chose.

L'arbre de la photo est un figuier. Heureusement que Hugues me l'a dit, sans quoi je ne l'aurais jamais su. Pourtant née à la campagne, je ne connais ni les oiseaux, ni les arbres, et, les œeurs, à peine. Au-delà de la distinction entre le plant de concombre et celui de tomates, je ne sais plus reconnaître la nature autour de moi. J'ai même oublié le nom et la position de la plupart des constellations.

Tout ça m'inquiète un peu. Vous me réconforteriez en me disant que, vous, vous les connaissez bien.

Brigitte Gemme


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