Samedi 21 février 1998
Lumière! J'en ai souvent parlé, à vous et à d'autres: il n'y a pas beaucoup de lumière dans mon appartement. Il y a le rayon de 7h15 en été qui frappe le mur juste au-dessus de mon écran. Il y a, l'après-midi, dans le salon, un peu de lumière dans laquelle il fait bon écrire. Mais je suis rarement chez moi l'après-midi. Et puis, entre 10h00 et 11h00, il y a quelques rayons, dans la cuisine bleue. J'avais une carte du facteur sous le pas de ma porte ce soir quand je suis rentrée qui signalait un colis ou une lettre à aller chercher directement au bureau de poste. À cette période de l'année, il y a de fortes chances qu'il s'agisse de la lettre enregistrée annuelle de ma propriétaire m'interrogeant à savoir si j'ai envie ou non de renouveller mon bail pour un an de plus. Je pense à la lumière dans mon appartement. À la possibilité, peut-être, de déménager quelque part sur le côté ouest de la rue, peut-être pas très loin d'ici, peut-être dans un logis qui agirait moins comme une passoire à air froid en hiver. À me joindre, le premier juillet, à la masse des fêtards qui trimbalent leurs avoirs d'une rue à une autre... Je regarde la lumière qui pénètre les grandes baies vitrées d'un grand hôtel en Wallonie et je pense encore... Il faudra bientôt prendre une décision. Si c'est oui, commencera alors la tâche la plus ingrate au monde, avec la recherche d'emploi peut-être: chercher un nouvel appartement. Si non, je m'attacherai un peu plus profondément aux habitudes de la rue De la Visitation... Brigitte Gemme |