Une nuit entre un jeudi et un vendredi
Au début de décembre 1997 Hantée par la fatigue... Un petit bout d'un autre pays qui donne encore ce goût d'être ailleurs, qui répond tellement à cette pulsion de marcher, seule, dans les rues d'une ville étrangère habitée par des étrangers, où personne ne nous connaît, où il n'y a, pour soi, pas de combat à mener, pas de guerre à livrer encore. Il suffit de s'éloigner quelques heures, quelques jours pour jouir de cet éloignement, du repos mental qu'il procure, du recul qu'il donne, généreusement. Voilà qu'encore j'ai remisé au tiroir du bas à gauche, celui qui me sert de bac à recyclage intellectuel, celui des dossiers étampés du sceau "peine perdue", le simple projet de prendre quelques jours de vacances pendant le temps des Fêtes. Il y aura un jour ou deux de fêtardise, il va sans dire, et les traditionnelles familles à visiter. Mais des jours de laisser aller, un long voyage en autobus, ou de simples grands après-midi en pantoufles, il n'y en aura pas. En tous cas pas sans une pile de dossiers à éplucher. Quand est-ce que j'arrêterai de me plaindre? Quand je ferai ma petite promenade au creux d'une petite ruelle comme celle-là... |