Mardi 2 décembre 1997
Avec un grand verre de lait... s'il-vous-plaît. Sur une photographie comme celle-là, il est impossible de dire si c'est à un lever ou à un coucher de soleil qu'on a affaire. C'est un peu la même chose dans la vie. On est confronté à chaque seconde à une infinité de prises de vue au polaroïd d'une précision variable, qui ne nous laissent qu'une idée imprécise du passé, et une grande incertitude face à l'avenir. Quant à la photographie, il est parfois difficile de la replacer dans une suite chronologique... Est-ce le début ou la fin d'une époque? D'un jour? Est-ce l'annonce d'un grand moment, ou son épilogue? Sauriez-vous dire si cette photographie a été prise le matin ou le soir? Vous rappelez-vous de l'excitation que vous ressentiez, étant enfant, devant un cliché instantané se dévelopant sous vos yeux? Vous rappelez-vous de vous être impatientés parce que le procédé ne semblait pas se faire assez rapidement? Avoir éventé la photographie, soufflé de dessus comme si ça allait changer quelque chose, donner plus vite un portrait clair? Voilà, à cette seconde même j'ai à la main un cliché de ma vie, aujourd'hui, maintenant, qui tarde à se développer. J'ignore si c'est le début ou la fin de quelque chose. J'ignore même si je préférerais que ce soit un début ou une fin. D'ici quelques semaines peut-être ce sera plus clair... |