Lundi premier décembre 1997
I'm dangerous 'cause I'm honest Il y a un peu plus d'un an, j'ai découvert pour la première fois la librairie Mona Lisait, sur St-Denis, quelque part entre l'université et la rue Sherbrooke. J'ai parcouru ce bout de rue des dizaines, des centaines de fois, surtout en été, marchant du Plateau à chez moi, un cornet de crème glacée de chez Koko ma Boule à la main. La librairie est plutôt modeste, voire banale. Des livres usagés, quelques retours d'éditeurs, et une ou deux petites sections de rayonnage où s'empilent les disques. Je me souviens de m'y être procuré un disque de Dvorak et un autre, peut-être les Quatre saisons jouées par un orchestre de chambre plutôt quelconque. Il y avait aussi des livres dans mon sac quand je suis sortie de là, mais j'ai oublié lesquels. Ce qui m'a marqué, c'est la discussion avec le libraire. Arrivée à la caisse, je lui avais demandé si l'ouverture était récente, puisque je n'avais jamais remarqué la librairie avant. " Non, non... La librairie existe depuis des années mais elle est du mauvais côté de la rue, on est à l'ombre toute la journée alors les passants marchent de l'autre côté de la rue et n'entrent jamais ici au hasard!" Avant cette conversation je n'avais cru qu'avoir pignon sur rue n'était pas suffisant, mais qu'il fallait en plus installer ses pénates du côté de la rue où la façade serait au soleil. À moins d'être un coffre aux trésors comme la librairie Henri-Julien, qui peut vivre à l'ombre, peut-être parce qu'il y a tellement de lumière à l'intérieur.
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